Un peu d'histoire 

Masuis et Cotelis

Des communautés rurales issues du Moyen Age

A Namur, la vaste étendue située sur la rive droite de la Meuse connut un destin politique propre pendant près d’un millénaire. JAMBES fut en effet rattachée à la Principauté de Liège vers le Xe siècle, et ce  jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Puis elle continua son développement en tant que commune autonome jusqu’en 1976.

Avant de subir l’urbanisation de l’époque moderne, le territoire extrêmement fertile de Jambes fut tout entier consacré à l’agriculture. Pendant de longs siècles son paysage présenta un morcellement caractéristique en petites parcelles : la large plaine apparaissait parsemée de cotelages, tandis que sur la colline et ses alentours on pouvait distinguer les masuages.

Cotelis et Masuis exerçaient sur ces terres le même type d’activités : culture des légumes les plus divers, du houblon, de la vigne, d’arbres fruitiers et élevage de bétail. Particularité toutefois des Masuis : ils jouissaient de quelques droits d’usage dans les bois du prince-évêque (pâturage, taille et ramassage). En outre, le mayeur et les échevins devaient en principe être choisis parmi eux, règle qui ne fut plus guère observée après le Moyen Age.

Les Masuis ont donc pu constituer une classe sociale un peu à part, en raison de leurs privilèges, jusqu’à ce que ceux-ci disparaissent complètement après la chute de l’Ancien Régime. Quoi qu’il en soit, beaucoup d’anciennes familles jamboises comptaient à la fois des Masuis et des Cotelis dans leurs membres. Elles continuèrent leurs activités terriennes et parvinrent jusqu’à nous sous l’habit des maraîchers. Ce n’est qu'après la deuxième guerre mondiale que l'essor démographique spectaculaire de Jambes provoqua la disparition totale des parcelles cultivables.

 

La Frairie     

Un authentique groupe wallon de danse

C'est en 1960, à la demande du bourgmestre Materne, que fut fondé le groupe folklorique FRAIRIE DES MASUIS ET COTELIS JAMBOIS. Il avait pour objectif de faire revivre les moments de liesse de ces agriculteurs durs à l’ouvrage : les jours de fête étant très rares (la Ducasse du Masuage en automne, la Saint-Vincent fin janvier), ils étaient célébrés avec d’autant plus de ferveur. C’était l’occasion d’organiser de grands festins, de rire et de danser !

A la manœuvre fut désigné Jean Mosseray qui put notamment bénéficier de l’aide d’un historien-archiviste (Félix Rousseau) et d’un musicologue (Ernest Montellier).

L’époque du XVIIIe siècle fut choisie car elle permettait de brasser des références historiques très anciennes (survivance des statuts médiévaux des Masuis et Cotelis) mais suffisamment proches de l’époque moderne pour fournir  des documents exploitables (carnet de musique d’un ménétrier venu s’installer à Jambes, peintures d’époque).

Le terme de Frairie retenu par les fondateurs est un très vieux mot du terroir namurois désignant une association d’amis poursuivant le même idéal.

L'ensemble est composé d'une quarantaine de danseurs et musiciens.

 

Les costumes

Les habits de fête des Masuis et Cotelis

Les costumes aux tons chatoyants sont ceux qui étaient portés dans les campagnes, les dimanches et jours de fête, à la fin du XVIIIe siècle. Ils furent réalisés d'après des tableaux et gravures exposés au musée des Arts décoratifs de Namur.

Les danseuses portent la veste à basque et le col cape ou le gilet lacé et le col châle. Leur tablier est croisé ou couvre une jupe ample, unie ou rayée. Les bas sont blancs. La coiffe est un bonnet blanc en forme de béguin.

Les danseurs ont un gilet sans manches avec lavallière ou une veste à manches longues avec foulard noué. Ils portent une ceinture large, une culotte à poignets et des bas blancs. Ils sont coiffés d'un chapeau de feutre noir, à bord étroit.

 

Les danses

Un répertoire de danses wallonnes traditionnelles

Le répertoire très varié comprend la plupart des danses wallonnes traditionnelles : arèdjes, contredanses, mazurkas, maclottes, passe-pieds, quadrilles, troïkas, valses…

Danse particulière du groupe, le Branle de Mariembourg ou Danse du Bouquet revêt une certaine importance historique : les archives rapportent en effet qu’elle fut exécutée devant Louis XIV et sa Cour, de retour du siège de Namur en 1692.

 

Et maintenant ...

Depuis ses origines, la Frairie participe activement aux nombreuses manifestations culturelles et folkloriques qui animent notre belle ville de Namur.  Nous ne mentionnerons ici que quelques-unes d'entre elles :  Folknam, les Fêtes des Wallonie, le Corso de Jambes, la Route des Plaques, le Concours de Menteries, le Festival Mondial de Folklore de Jambes, etc. Par ailleurs, nous sommes toujours ravis de prendre part à des événements folkloriques en Région wallonne, comme le Marché 1900 à Marche-en-Famenne ou la Laetaré à Stavelot.  Enfin, non seulement nous participons régulièrement à l'Européade (festival de danses traditionnelles qui a lieu chaque année en Europe), mais nous parcourons aussi le monde afin de faire découvrir notre patrimoine wallon (Sénégal, Québec, Wisconsin, Suisse, etc.).